Tout d’abord, l’auteur fait une brève distinction entre « constructivisme » et « constructionisme » à savoir :
– Le constructivisme ( cf Maturana) est « une mise entre parenthèse » de la réalité mais part de l’hypothèse qu’il y aurait une réalité indépendante qui serait perçue par des individus isolés.
– La spécificité du constructionisme social est quand à lui de se centrer non pas sur l’individu mais sur la relation qu’il entretien avec ce qui l’entoure. L’individu n’existe que parce qu’il est en relation. Il entre en relation par le langage. Celui-ci est lié à la culture environnante et à l’époque où vit l’individu.
Pour K.Gergen, « le constructionisme est un ensemble de conversations qui se déroulent partout dans le monde et participent toutes d’un processus qui tend à générer des significations, des compréhensions, des connaissances et des valeurs collectives. Ces conversations remettent en questions toutes nos hypothèses admises, tous nos savoirs et tout ce que nous tenions jusque là pour spécifique du soi. Elles nous incitent à nous voir comme interdépendant et à penser que l’avenir dépend de la façon dont nous gérons ces interdépendances et de nos capacités à transformer collectivement nos constructions de nos personnalités et du monde ».
Nous vivons dans un monde où les technologies et les moyens de communications ne cessent de croître. Nous sommes de plus en plus confrontés à d’autres manière de penser, d’autres conception du monde, de ce qui est »bien » ou « mal ». Le relativisme s’accroît. Il n’y a plus de « certitudes ». Face à ce phénomène, Gergen parle de « Soi saturé ».
Pour lui, il y a aussi « multiplicité des sois ». Nous ne sommes pas indépendants de nos relations. Ce sont elles qui nous définissent. Or nos relations sont multiples. En partant de ce constat, il y aurait à l’intérieur de nous, des voix multiples et « par toute voix que le patient fait entendre, il en retient d’autres qui auraient orienté autrement la conversation ».
Le thérapeute n’est pas extérieur à son…