Du coup de foudre à la crise conjugale
Quelques hypothèses de travail
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Nicolas DURUZ [1]
Résumé :
Du coup de foudre à la crise conjugale. Quelques hypothèses de travail.
Après le temps fort du coup de foudre, place à la crise. Est-ce le même couple ? Les reproches que s’adressent mutuellement les conjoints leur permettent de rester ensemble dans l’attente nostalgique du bonheur escompté lors du coup de foudre. A la faveur de la crise, la relation du couple peut évoluer lorsque chaque conjoint, en se changeant lui-même, parvient à aider l’autre à changer. Une nouvelle définition de la relation est ainsi produite.
Cet article cherche à mettre en évidence ce qui œuvre dans le lien conjugal. Et cela particulièrement à partir de trois moments-clés de son évolution : le coup de foudre, le moment de la crise avec son cortège de reproches et, dans le meilleur des cas, le dépassement de cette crise. On peut faire l’hypothèse qu’une même dynamique de sens travaille et anime ces trois moments. Le coup de foudre porterait en lui-même les germes de la crise ; celle-ci serait maintenue par les reproches qui ravivent en creux et nostalgiquement le temps du grand amour ; le dépassement de la crise s’amorcerait dans une redéfinition de ce qui cause le lien conjugal.
Une hypothèse sur la causalité du lien conjugal
Le thérapeute peut essayer d’articuler ces trois moments à l’aide d’une hypothèse construite au fur et à mesure de ses rencontres avec le couple. Cette hypothèse, dont la portée autoréférentielle n’est pas à négliger, peut l’aider à se représenter le lien qui unit les conjoints. Inspirant autant son écoute, ses questions que ses attitudes de thérapeute, elle est en quelque sorte sa « carte de visite » auprès du couple qui consulte et qui peut l’accepter ou non. D’où évidemment la nécessité de toujours la retravailler pour s’approcher d’une formulation qui corresponde au…