La mutation sociétale en cours montre aujourd’hui, tant au niveau des individus que de celui des couples, des familles et même des équipes, l’émergence de configurations psycho-sociétales suffisamment caractéristiques pour mériter de la part des thérapeutes systémiciens qu’ils se souviennent de leur grand-père à tous, Gregory Bateson, et produisent un effort de modélisation anthropologique leur permettant de se mouvoir sur des terrains où leurs repères habituels sont devenus obsolètes et contreproductifs.
Nous sommes quelques-uns à nous attacher, depuis quelques années. à décrire ces configurations émergentes chez l’individu [2] ; il me semble que, dans ce registre, le couple contemporain mérite tout particulièrement notre attention, tant à chaque instant, il n’hésite pas à appeler le thérapeute à la rescousse.
À vrai dire, au fil des dix dernières années, beaucoup de mes collègues et moi-même avons vu s’inverser sur leur agenda le nombre des familles et celui des couples. Par le passé, les familles y venaient en tête, aujourd’hui les couples les dépassent très largement en nombre. De même, par le passé, les couples sonnant à nos portes appartenaient le plus souvent à la c1asse des 40/50 ans et se plaignaient de l’usure du temps. Aujourd’hui, les couples formés depuis six mois ou…