1 Histoire de G. Bateson et ses répercussions
2 La schismogenèse et la cérémonie du Naven
GREGORY BATESON
Grégory Bateson était perçu comme une personne ayant une culture générale et scientifique très vaste. Il connaissait personnellement tous les gens importants dans le domaine scientifique. Jamais, il n’a fait de distinction entre sa vie privée et sa recherche scientifique ; étudiants et scientifiques étaient invités chaque semaine chez lui pour débattre de questions scientifiques et philosophiques.
Mais, en plus de sa passion pour l’étude, les idées défendues par son père ont défini les options fondamentales qui l’ont marqué toute sa vie.
Son grand-père était déjà connu au St John’s College de l’université de Cambridge. Son fils William (père de Grégory) a étudié la zoologie dans la même université.
Ce dernier était un homme de science avant tout.
Vers 1859, de nombreux scientifiques dont William Bateson sont occupés à essayer de confirmer ou d’infirmer les thèses de Darwin.
A cette époque, deux conceptions assez différentes tentent, en effet, d’expliquer le phénomène de l’évolution :
– la thèse de Darwin et
– celle de Lamarck.
Pour le premier, les changements organiques se produisent au hasard ; pour Lamarck, ils se produisent directement sous l’influence du milieu. Après s’être positionné pour l’un et pour l’autre, William Bateson parviendra à la conclusion que l’organisme est comme un tout intégré et coordonné et non comme un assemblage de « caractères ». Cette période des recherches de son père aura une influence déterminante sur les outils de réflexion de Grégory Bateson et l’amènera à penser qu’il faut rechercher le même type de processus dans tous les domaines des phénomènes naturels.
En 1900, William Bateson prend connaissance des travaux de Gregor Mendel dont il est grand défenseur. Il développera cette nouvelle science qu’il baptisera « génétique » et appellera son troisième fils Gregory en hommage à Mendel.
Dans cette grande famille intellectuelle anglaise, Gregory Bateson voit le jour le 9 mai 1904. Il a deux frères plus âgés, John (1898) et Martin (1899), sur lesquels tous les espoirs familiaux vont se porter. John accomplit de brillantes études de biologie à Cambridge mais sera tué à la fin de la guerre, en 1918. Toutes les attentes du père sont alors reportées…