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par SIEGI HIRSCH
il ne s’agit ici que d’une tentative de restitution et de mise en forme d’une intervention, qui ne prétend pas rendre la (…)
L’enfant et l’hôpital, un espace-temps à l’épreuve de l’humanisation
Yves-Hiram Haesevoets*
Argument : hospice, hôtel, hospital, hôpital,... évolution d’un concept
Comme espace-temps (…)
Les enfants de parents malades mentaux : de la parentification à la souffrance psychique
Yves-Hiram Haesevoets Ψ Introduction : l’enfant mitigé au risque de la maladie mentale
La situation (…)
Afin de mieux appréhender ces problématiques particulières de maltraitance dans des contextes culturels très différents, il importe également d’aborder la situation représentative de l'enfant et ses avatars dans les familles allochtones issues des sociétés non-occidentales. Au plan anthropo-sociologique, les intervenants sont amenés à identifier ces données spécifiques concernant la culture d'origine de la famille, son histoire, ses habitus, son installation dans le pays d’accueil, c’est-à-dire globalement sa situation transculturelle. Issu d’un métissage transculturel et comme transplanté dans une culture d’accueil, l’enfant est une sorte d’« hybride transculturel » avec toutes les conséquences du dédoublement socioculturel ou de l’acculturation. Même s’ils impliquent un degré supplémentaire de complexité, ces éléments restent indispensables pour mieux connaître certaines composantes de cette réalité.
Comme dans la plupart des familles maltraitantes, ces données sococulturelles supplémentaires deviennent tout aussi hétérogènes que complexes. Toutefois au plan clinique, cette "recentration" socio-anthropologique nous autorise à envisager l’enfant à la fois dans sa singularité en tant que sujet, et dans sa complexité culturelle en tant qu’individu issu d’une société donnée.
Cette approche originale nous empêche ainsi de réduire l'enfant à des normes scientifiques anthropocentriques occidentales. Cette focalisation différentielle et non stigmatisante nous amène à relativiser les faits, sans pour autant les justifier et nous permet d'interpréter les situations en relation avec des contextes particuliers qui lui donnent du sens. Au même titre que toute situation de maltraitance familiale, cette ouverture nous permet de penser l’enfant autrement avec ses besoins multiples et de le protéger efficacement.
Lorsque l’on évoque les séparations problématiques, nous pensons le plus souvent aux conséquences pour les enfants. Fortement impactés par ces conflits, ces enfants font l’objet d’une approche de plus en plus spécifique, notamment au travers d’études cliniques qui leur sont consacrées . S’ajoutent également les nombreuses recherches sur la problématique des allégations d’agression sexuelle dans le cadre de séparations conflictuelles , l’impact pour les victimes et la question très actuelle, mais controversée du syndrome d’aliénation parentale. Il existe cependant peu d’études concernant les conséquences de ces séparations sur les adultes – les parents.
Résumé
Le phénomène de l’inceste recouvre de multiples facettes qui rendent complexes son approche, sa compréhension et son traitement. Un état des lieux actuel montre à quel point, les études sur l’inceste balbutient encore, notamment dans des domaines aussi variés que l’analyse des données, les protocoles d’accueil de la parole de l’enfant victime, l’institutionnalisation de la prise en charge, la psychothérapie de l’enfant incesté, l’appréhension des familles à transactions incestueuses, etc. L’inceste coïncide avec une réalité sociétale manifeste. La portée épidémiologique de l’inceste est telle qu’il semble difficile d’en rapporter des statistiques exactes, tout juste des chiffres glaner dans différents systèmes de recueil de données. Difficiles à nommer et à identifier, les affaires d’incestes sont des histoires de sang-mêlé, c’est-à-dire des situations qui impliquent des processus psychopathologiques d’aliénation relationnelle, de traumatisation sexuelle et de victimisation, laissant sur le carreau d’innombrables victimes de tout âge et de toute condition sociale. Ces histoires d’inceste interpellent de plus en plus les praticiens de la santé mentale. Les effets à moyen et long terme sont parfois dévastateurs. L’acte d’inceste relève d’une contamination psychique. Étant donné la particularité de ces situations et l’extrême souffrance des victimes, certaines balises éthiques s’imposent à l’intervention thérapeutique et nous invitent à innover. Dans le champ des thérapies, de nouveaux défis restent à relever. Il importe de sortir des sentiers battus. Les innovations thérapeutiques existent, comme l’art thérapie, les thérapies psychocorporelles avec média, … centrées d’avantage sur le vécu émotionnel des victimes, leur bien-être psychique, la réparation symbolique et la libération du stress post traumatique. La prise en charge des situations d’inceste représente un travail particulièrement lourd, complexe, envahissant et angoissant. Le traitement individuel de la victime ne peut faire l’économie d’une approche plus systémique de la famille. Depuis des années, les systémiciens apportent de nouvelles réflexions et développent des stratégies répondant aux situations d’inceste. Ayant acquis de meilleures connaissances sur les transactions incestueuses, ils proposent des thérapies familiales visant chaque protagoniste concerné par l’inceste. Ces thérapeutes s’intéressent tout particulièrement aux thérapies contextuelles et attirent l’attention sur des questions concernant l’éthique et l’équité relationnelle, les loyautés, la confiance et le processus de parentification.
Mots-clés : inceste, incidence, impact, traumatismes, souffrance psychique, thérapies, systémique, éthique relationnelle, loyauté, confiance, parentification.
Processus de deuil et enfance : les vicissitudes d’un chantier psychique
Yves-Hiram Haesevoets
« Une troisième année vient de s’écouler et ton chagrin n’a rien perdu de sa prime virulence, il (…)
Résumé
L’adolescence comme problématique psychopathologique est de plus en plus décrite dans la littérature scientifique actuelle, dans les revues et ouvrages de psychologie ou d’éducation en particulier. Dans ce registre, l’attention se focalise actuellement sur des adolescents à problèmes multiples ou sur des enfants prépubères qui apparaissent comme des handicapés psychosociaux et/ou comme des agresseurs (physiques ou sexuels) potentiels. Les plus marginaux parmi ces adolescents sont représentés par ceux qui abusent sexuellement d’enfants plus jeunes. Ils apparaissent au regard de certains comme des « abuseurs sexuels » comparables aux délinquants sexuels adultes. Suivant un raisonnement très linéaire de cause à effet, certains professionnels pensent que l’ensemble des mineurs qui commettent des abus sexuels risquent de devenir des abuseurs à l’âge adulte et qu’il faut les rééduquer de la manière la plus efficace possible. Ainsi, et au risque d’une radicalisation et d’une stigmatisation abusive, interprétative et systématique, les cliniciens multiplient dans les pays anglo-saxons des programmes de traitement adaptés à cette problématique. Afin d’éviter cet écueil, une évaluation clinique fine et rigoureuse devrait permettre d’orienter les prises de décision d’une manière mieux adaptée.
Autant les profils de personnalité des adolescents qui transgressent sexuellement doivent faire l’objet d’une évaluation diagnostique multidisciplinaire, autant les circonstances de leurs passages à l’acte, les caractéristiques de leur(s) victime(s) et la nature de leur(s) offense(s) apportent une meilleure compréhension de cette problématique. L’orientation thérapeutique de ces adolescents transgresseurs sexuels devrait s’élaborer à partir d’un examen médicopsychosocial complet et spécifique pratiqué dans un cadre institutionnel éprouvé par des repères éthiques et juridiques solides.
Mots-clés
Transgression sexuelle - abus sexuels - adolescence - sexualité - adolescents abuseurs sexuels -stigmatisation - évaluation - traitement
RESUME
Pourquoi deux frères ou sœurs d'âges proches et de même sexe sont-ils si souvent différents et complémentaires, comme le jour et la nuit ? L'auteur de cet article a fait une étude sur des couples de sœurs d'âges plus ou moins rapprochés. Elle constate l'intense besoin de différenciation des sœurs de faible écart d'âge, et montre, de manière plus générale, que la marque de l'intrusion du « petit frère » ou de la « petite sœur » n'est pas de même nature selon l'âge de l'aîné lors de cette intrusion.
Cette variable de l'écart d'âge, qui est reste peu étudiée, paraît infléchir considérablement l'évolution psychologique des individus tant dans sa dimension narcissique que du point de vue de la gestion des affects.