La proposition de Jacques Miermont était la suivante :
L’invention d’une histoire partagée dans les psychothérapies contemporaines
Quatre grands courants constituent les flux des psychothérapies contemporaines : psychodynamiques, systémiques, cognitivo-comportementaux, humanistes. Ces flux divergent et convergent en produisant parfois diverses turbulences.
On discutera les limites des tentatives éclectives et intégratives, les impasses méthodologiques du modèle bio-psychosocial dans la prise en charge psychothérapeutique des pathologies graves, lourdes ou complexes.
La pratique des thérapies familiales conduit à visiter le champ des psychothérapies sous un jour nouveau. D’une part, les usagers ont recours à des démarches psychothérapeutiques les plus diverses dont ils peuvent faire part lors des séances familiales. D’autre part, la diversité des écoles et des méthodes en thérapie familiale oblige à une interrogation sur la confrontation des modélisations et des conceptions thérapeutiques. Les conceptions écosystémiques permettent à la fois de réaliser une méthodologie spécifique d’interventions thérapeutiques, parmi d’autres possibles, et d’envisager des articulations entre ces interventions diverses et éventuellement hétérogènes, sans jamais pouvoir prétendre à une quelconque hégémonie ou à une exploration exhaustive.
L’intérêt d’une perspective éco-étho-anthropologique est de concevoir des thérapies prospectives, où l’histoire se construit pas à pas dans l’organisation de projets et la mise en œuvre de contextes thérapeutiques débouchant sur l’autonomisation des personnes et de leurs groupes d’appartenance vitale.
J. Miermont structure cette conférence en trois points :
- nous intéresser aux conceptions familiales et explorer les différents champs de ces conceptions en considérant les interfaces famille-société.
- nous parler du recensement des études portant sur l’évaluation des thérapies
- revisiter le concept de système
1. Modèles, concepts et conceptions des thérapies familiales ».
Voir Note [1]
Une thérapie, à mon avis, participe d’un tel processus. Il ne suffit pas d’appliquer un schème, d’utiliser une technique ou de suivre une conduite à tenir, pour qu’émerge le va et vient entre pratique et théorie. La thérapie est un corps à corps entre le patient, ou les membres d’une famille, et le thérapeute : de nombreux processus proto-symboliques, infra-représentationnels sont à l’œuvre. La dimension représentationnelle et modélisante est certes importante, mais elle n’est pas la seule, et elle est souvent en souffrance dans les pathologies lourdes.
J. Miermont nous intéresse dans cette conférence à l’élargissement du concept de thérapie familiale - généralement pris au sens du travail…