Psychothérapies contemporaines
Histoire, évolution, perspective
Par Jacques Miermont
Chapitre 1 : les psychothérapeutes à la recherche de leur identité
Pendant longtemps, l’importance a été de déterminer quel modèle de référence légitimait scientifiquement les diverses formes d’exercice. Aujourd’hui, l’intérêt s’est déplacé au niveau des processus thérapeutiques eux-mêmes. Ce sujet n’est pas sans poser de nouvelles interrogations méthodologiques et épistémologiques qui sont loin de déboucher sur des réponses simples et univoques.
Les psychothérapies en question
Jacques Miermont parle de cette tendance qu’on les gens, qu’ils soient eux-mêmes praticiens ou non, a interroger les psychothérapeutes sur leurs choix d’orientation. Il voit cela comme une tentative d’étiquetage réductrice et une façon de voir les écoles comme mutuellement exclusives, interdisant la possible émergence de thérapie s’articulant sur divers principes. Il lui parait indispensable d’échapper à ces étiquetages stricts.
La nécessité des psychothérapies dans les cas graves
Il est habituel d’admettre que la psychothérapie ne produirait ses meilleurs effets que dans des formes légères de troubles psychiques. Dans les cas de troubles mentaux plus graves ou dans les maladies organiques, la psychothérapie apparaît plus comme un accompagnement nécessaire mais non spécifique. Dans l’intérêt de la psychothérapie, il faut aussi tenir compte de la part d’effet placebo.
En partant des apports de la psychanalyse freudienne, un important courant de psychothérapie des psychoses s’est développé. Le courant humaniste a, quant à lui, mis en évidence le fait que les qualités d’empathie, de compréhension, de capacité à être perçu par le patient comme un être authentique ont plus d’impact positif sur la psychothérapie que la nature de la technique utilisée par les thérapeutes. Le courant écosystémique a, pour sa part, élargi la prise en charge aux patients atteints de troubles schizophréniques.
Les effets des courants : confluence et divergence
Le foisonnement actuel des psychothérapies pose des problèmes tant pour les patients qui ne savent plus vers qui s’orienter en fonction de leurs problèmes que pour les psychothérapeutes qui ne savent plus à quel courant se référer. En effet, alors que les grands courants s’affrontent d’un point de vue théorique, des pratiques diverses prennent jour, parfois fort éloignées de leur source théorique d’origine. Les différentes pratiques se diversifient, se mélangent, se transforment. Il faut savoir que dans les courants mêmes il existe de nombreuses orientations de pensée selon l’auteur auquel on se réfère. De plus, la diversité des pratiques fait qu’il n’est pas forcément évident de classer chaque approche dans tel ou tel courant de pensée. En effet, un psychothérapeute peut se référer à un auteur concernant un sujet précis et à un autre pour un autre sujet. Jaques Miermont attire ici l’attention sur le fait que les patients, par leurs demandes et leurs attentes, demandent aux thérapeutes un remaniement du cadre rigide prôné par leur courant d’appartenance.
Alors que la demande et la motivation de la personne qui consulte, l’appréciation par le thérapeute de la nature du problème et l’aptitude de ce dernier à manier plusieurs outils techniques…