La rencontre : un savoir d’expérience partagé
La rencontre est au cœur de nos pratiques. Que ce soit en thérapie ou en intervention, elle constitue un espace d’élaboration commune, où les vécus, les perceptions et les récits s’entrelacent. Notre objectif n’est pas de proposer un modèle extérieur, mais de coconstruire avec le système consulté — souvent un couple — des modes de fonctionnement plus satisfaisants et durables.
Pour cela, nous commençons par nous affilier à leur logique propre, celle qui maintient un certain équilibre, parfois au prix de tensions ou de symptômes. À partir de cette reconnaissance, nos échanges successifs deviennent le terreau d’un récit partagé, enrichi par les croisements entre leurs représentations et les nôtres.
Ce savoir expérientiel, né dans l’espace de la relation, permet l’émergence de nouvelles pistes de compréhension et d’action. Il nous est transmis essentiellement par notre vécu, notre ressenti corporel.
C’est ce même principe qui nous inspire pour faire de la formation un lieu vivant de rencontre. Nous voulons créer un réseau de partage, où le savoir ne serait pas seulement transmis de manière descendante, mais nourri par l’expérience vécue, par la mise en commun de nos pratiques, de nos doutes et de nos résonances cliniques. Dans ces échanges, la théorie prend corps dans le vécu, se reformule à partir des interactions, et se transforme au contact des situations singulières.
Les rencontres cliniques, accompagnées de réflexions profondes sur nos pratiques professionnelles, se transforment en véritables espaces d’apprentissage réciproque. Dans ces environnements, la diversité des opinions et des expériences des participants agit comme un catalyseur pour la créativité, permettant ainsi d’envisager des solutions novatrices aux enjeux rencontrés. Parallèlement, lorsque les idées commencent à converger, elles nous offrent l’opportunité d’acquérir une compréhension plus profonde et nuancée des divers systèmes en interaction, qu’il s’agisse de nos rituels thérapeutiques, de contextes culturels ou de procédures institutionnelles.
Les rencontres cliniques, accompagnées de réflexions profondes sur nos pratiques professionnelles, se transforment en véritables espaces d’apprentissage réciproque. Dans ces environnements, la diversité des opinions et des expériences des participants agit comme un catalyseur pour la créativité, permettant ainsi d’envisager des solutions novatrices aux enjeux rencontrés. Parallèlement, lorsque les idées commencent à converger, elles nous offrent l’opportunité d’acquérir une compréhension plus profonde et nuancée des divers systèmes en interaction, qu’il s’agisse de nos rituels thérapeutiques, de contextes culturels ou de procédures institutionnelles.
Nous bénéficions alors non seulement d’une plus grande flexibilité dans nos approches, mais aussi d’une humanité renforcée dans nos interactions, chacune d’elles étant centrée sur l’écoute et le respect de l’autre. Ce processus enrichissant favorise également une pertinence accrue de nos actions, car nous sommes mieux à même de répondre aux besoins réels des personnes que nous accompagnons. Enfin, il est important de souligner que cet échange collaboratif engendre un plaisir collectif, au moment où chacun d’entre nous se sent investi, valorisé et propulsé vers l’excellence par le dialogue partagé et l’apprentissage commun.
Les défis partagés de la thérapie de couple
Pour les couples
Les couples qui consultent traversent souvent des difficultés relationnelles amplifiées par des mécanismes de défense, tels que la double désignation (chacun accusant l’autre d’être le problème). Ces dynamiques peuvent être renforcées par des représentations erronées, issues de l’entourage ou de croyances sociales.
Les violences psychologiques ou physiques, les tensions sexuelles, ou encore la gestion de la parentalité dans les conflits, complexifient encore davantage la situation. Pourtant, même dans ces contextes, les couples disposent de savoirs implicites et de compétences relationnelles, parfois invisibles, qui peuvent être réactivées dans un espace de sécurité.
La thérapie devient alors un lieu où les partenaires peuvent redécouvrir leur capacité d’agir, où les enfants sont replacés dans un cadre protecteur, et où le couple peut réécrire un récit relationnel plus respectueux, plus équilibré.
Pour les thérapeutes
La thérapie de couple confronte souvent le thérapeute à une intensité émotionnelle complexe, notamment lorsque l’empathie envers l’un des partenaires devient un frein à la neutralité nécessaire. Cette tendance, souvent guidée par un désir implicite de protection ou de réparation, peut interférer avec le processus thérapeutique en réduisant l’espace d’expression de l’autre.
Rester positionné comme un tiers engagé mais jugeant est essentiel. Il s’agit d’accompagner le couple à se réapproprier ses problématiques, en posant des questions ouvertes, en mettant en lumière les ressources de chacun, et en identifiant les logiques circulaires qui alimentent le conflit. Ce travail permet au couple de redevenir acteur de son propre changement.
Par ailleurs, chaque couple représente un système unique, imprégné d’histoires personnelles, de blessures anciennes, mais aussi de forces singulières. Le thérapeute doit composer avec cette complexité, tout en restant attentif à ses propres résonances. Cela implique un travail constant de réflexion sur sa posture, ses émotions, et la manière dont il entre dans la relation.
Pour le groupe de supervision : un espace d’inventivité partagé
Dans la plupart des situations que nous rencontrons, les personnes se sont embourbées dans ce qu’elles croyaient être la solution à leurs problèmes.
Cette phrase nous rappelle à quel point le symptôme est souvent une tentative de solution, une réponse logique au sein d’un système. Le rôle du thérapeute — ou du praticien en formation — est alors d’en saisir la cohérence sous-jacente, tout en restant conscient de ses propres résonances émotionnelles et du cadre dans lequel s’inscrit la rencontre.
Nos espaces de supervision permettent de travailler cette posture délicate. Ils offrent un lieu pour interroger nos pratiques, nos blocages, mais aussi pour valoriser l’inventivité thérapeutique qui émerge souvent dans l’interaction avec les couples. En croisant nos récits professionnels avec ceux des consultants, nous enrichissons mutuellement notre compréhension.
Il ne s’agit plus simplement de "superviser", mais de faire de la supervision un espace coexpérientiel, où les apprentissages sont réciproques, et où l’on explore ensemble la dimension narrative et émotionnelle du travail thérapeutique.
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