Cet article est un résumé du livre de Robert Neurburger dans lequel il montre comment la culpabilisation peut se transmettre de génération en génération et amener enfants et petits enfants à refuser aussi bien l’amour que le bonheur.
Il propose à partir de son expérience professionnelle, une approche thérapeutique, alliant la reconnaissance des faits et l’introduction de nouveaux mythes et de nouveaux rites.
Traumatismes familiaux
Aux origines d’un traumatisme
Une violence qui laisse des traces
Au sens étymologique, un traumatisme est la trace, la conséquence immédiate et à distance d’un choc physique, isolé ou répété, volontaire ou non, touchant l’intégrité corporelle. La notion de trauma psychique est évidemment métaphorique, le psychisme est avant tout un mode de fonctionnement qui entraîne des convictions identitaires. Un trauma physique n’entraîne pas nécessairement un trauma psychique et, à l’inverse, il existe des traumas psychiques qui ne sont pas liés à une atteinte physique (trahison, humiliations, injustices...).
Un trauma n’est pas une violence, mais le produit d’une violence. Des violences équivalentes peuvent laisser des traces traumatiques chez certains, rien pour d’autres : tout dépend de la sensibilité de la personne qui subit la violence, de son rapport avec celle qui l’exerce et du contexte.
Poursuivons la métaphore : ce corps psychique comporte la dignité personnelle, individuelle et la dignité d’appartenance ; la situation traumatisante est celle qui attaque l’une ou l’autre dignité.
La dignité en tant qu’être humain est le rapport de l’homme face à lui même ; c’est toute la question du libre choix, de la liberté, du droit à disposer de soi. Cette reconnaissance de l’humanité de l’homme passe par des rituels (essentiellement religieux comme le baptême par exemple).
la dignité en tant qu’être d’appartenance est le droit conféré à un individu de faire partie d’un groupe, mais c’est aussi le droit d’un groupe à exister une famille, un groupe social...).
Certains traumas qui touchent la dignité du sujet en tant qu’être humain n’entraînent pas nécessairement une attaque à ses appartenances, notamment familiales, et certains traumas peuvent frapper le groupe d’appartenance sans que la dignité humaine d’un des membres en particulier soit visée.
De l’individu à la famille : le passage
Dans les mythes familiaux, comme dans tout dispositif mythique, on trouve 3 sortes de signifiants :
– ceux qui indiquent le destin individuel, ce que l’on doit devenir quand on fait partie d’une famille donnée ;
– ceux qui indiquent comment on doit se comporter vis à vis des autres membres du groupe familial ;
– enfin ceux qui signalent comment penser et comment agir face aux autres, à ceux qui sont étrangers au groupe.
Toute famille dispose de ces 3 domaines mythiques. Leurs existence sert à faciliter la greffe nécessaire entre 2 personnes qui fondent une famille, chacun apportant ce qu’il a reçu de conviction mythiques, de normes, de valeurs, d’idéaux de sa famille d’origine, soit pour le critiquer et proposer un modèle…